Hanna Huygens
Date de naissance : le 2 décembre 1996
Ville : Haacht
Nombre de victoires ? Plus de 850
Premières expériences à cheval ? Petite elle se rend à l’école en poney. Son père l’accompagne, elle a 5 ans. « Vers 7/8 ans mon père me laisse monter les grands chevaux, vers 14 ans je cours en compétition Monté. Vers 16 ans, je peux courir attelé ».
Parents ? Son père Marc est entraineur de trotteurs, sa maman Ingeborg De Witte est aussi dans les chevaux. Ils ont travaillé tous les deux à l’époque pour Gilbert Martens, grand entraineur belge. La maman Ingeborg a drivé en amateurs. Elle a remporté le championnat d’Europe en 1996.
2022 sacrée championne de Belgique ! Quel sentiment ? « Une femme devançant les hommes. Grande fierté, c’est très important pour les femmes. Cela prouve qu’elles sont aussi performantes que les hommes. Grande année de sacrifices pour moi mais le courage paye. J’espère que cela peut susciter des vocations. Les femmes doivent croire en leurs capacités, en leurs ressources, tout est possible ».
Poids ? Faites-vous des efforts pour le maintenir ? « 51 kilos, pas d’efforts particuliers, j’ai de la chance, mon poids est un atout en course. En plus je n’aime pas du tout le chocolat ! »
1 ère victoire où et quand ? « Mars 2010 au trot Monté à Tongres avec un cheval nommé AWARD. 2013, 1ère victoire au trot attelé à Mons avec un cheval nommé BAHIRA SIDNEY ».
Meilleur cheval ? « C’est difficile, j’en ai plusieurs ! HIGHNESS WORTHY c’est ma première grande victoire. CYRIEL D’ATOM je m’entends très bien avec lui et il a battu des tops chevaux. GUSTAFSON il a gagné à Paris. HEARTBREAKER ONE, j’ai gagné mon 1 er Groupe II au monté à Vincennes avec lui ».
Meilleur souvenir ? « Un coup de 4 à Mons (4 gagnants au cours d’une même réunion). Et HIGHNESS WORTHY cheval de cœur, débourré par mes soins, a débuté avec moi, a couru les meilleurs, a gagné la Triple Crown et surtout en 2014, le Darby, une épreuve très convoitée en Belgique ».
Pire souvenir ? « Il y a quelques années, je suis en tête au classement des meilleurs pilotes de Belgique en nombre de victoires Attelé et Monté. Peu de temps avant la fin de l’année, le règlement change et je suis battue ».
Championnat du Monde, quel sentiment de représenter Belgique ? « C’est exceptionnel pour moi, il s’agit d’une expérience unique dans une vie. Je suis très fière de porter les couleurs de la Belgique et j’espère lui faire honneur ».
Qu’est-ce qui vous différencie des autres ? « Difficile de vous répondre. Je suis légère, c’est un atout, compétitrice dans l’âme, je fais le papier des courses, je regarde les performances de mes adversaires, les vidéos. Je ne lâche rien mais je suis respectueuse. Une autre chose, peut-être anecdotique, j’aime parler aux chevaux, tout le temps surtout à la maison quand je travaille le matin avec eux ».
Particularité piste de Mons ? « C’est la meilleure piste de Belgique, une des meilleures en Europe, les étrangers emmènent leurs bons chevaux, les gagnants de prix d’Amérique se déplacent. Toutes les tactiques sont possibles. Elle est remarquablement entretenue ».
Qualités dans la vie ? En Course ?« En course, j’aime bien démarrer mes chevaux, observer et me placer. Ensuite, je m’adapte. Je drive les chevaux en fonction de leurs aptitudes et j’essaye de retenir les leçons de mauvaises décisions. J’ai une volonté et un cœur de compétitrice, je cherche toujours à obtenir le meilleur, c’est en moi. Dans la vie, je suis quelqu’un de simple, qui a les pieds sur terre et qui est souvent de bonne humeur ».
Défauts dans la vie ? En course ?« Mes défauts, je suis mal placée pour en parler, mieux vaut interroger les autres (rires) ».
Vie privée, qu’aimez- vous faire ? Sorties ? Soirée amis ? Y a-t-il une vie en dehors des chevaux ? « Si j’ai un peu de temps, j’aime bien décompresser ne rien faire, tranquille en famille ou sortir diner quelque part, mais les occasions ne sont pas nombreuses. Les chevaux accaparent beaucoup de mon temps et il est clair que je n’ai pas beaucoup de vie privée, mais le jeu en vaut la chandelle ».
Journée type pour vous ? « En piste assez tôt pour travailler nos trotteurs, les soins l’après-midi puis les courses. Si j’ai du temps j’aime bien regarder des vidéos de courses ».
Si pas les chevaux qu’auriez-vous aimé faire ?« Je ne me suis jamais posé la question car je ne l’envisage pas, j’adore cette vie, c’est ma passion et je n’ai pas l’impression de travailler ».
Quel regard portez-vous sur vos adversaires masculins ? « La plupart sont de redoutables adversaires mais j’essaye de les respecter. Dans ce championnat du monde, j’en connais plusieurs, je les apprécie et je crois que c’est réciproque. Je vais les affronter dans 20 compétitions sur quatre jours, il va falloir être au top pour les battre, je ferai de mon mieux ».
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre vie avec les chevaux ? « C’est trop dur comme question, il y a beaucoup de choses top, préparer un jeune cheval, le faire progresser. Il faut aussi savoir amener nos chevaux au top pour un objectif et puis la cerise sur le gâteau, ce sont les courses ».
Quel regard sur votre carrière ? « Je n’ai jamais imaginé faire un tel parcours, c’est un rêve. Je vis ma passion et de ma passion. Maintenant, il faut durer, c’est le plus difficile mais si j’en suis arrivée là, je le dois aux chevaux, on m’en a donné de tellement bons à driver que je n’ai fait que mon travail. C’est mon métier, des entraineurs me préparent des chevaux, à moi de transformer les essais ».
Avez-vous un rêve, un objectif ? « On en a tous ! Déjà maintenir un haut niveau de performances et se montrer digne des chevaux qui me sont confiés. J’aimerais bien gagner le Grand prix de Wallonie ou le Grand prix de la Toussaint, ils manquent à mon palmarès »
Que diriez-vous à un jeune qui se lancerait dans le métier ? « Saisis ta chance ! Crois en toi. Ce sera difficile, très difficile mais ne renonce pas » !
Concevez-vous la vie sans les chevaux ? Que vous apportent-ils ? « NON. Ils me donnent tout, que demander de plus. Je suis avec eux matin, midi et soir, je partage ces moments en famille, je communique avec eux, je suis heureuse ».
Entraineur plus tard ? « Je ne me pose pas la question. A 26 ans, j’avance » !
Vacances parfois, où ? « Au bout de 3 jours sans les chevaux je m’ennuie. Je ne suis jamais vraiment partie en vacances, ça ne me manque pas, je profite chaque jour de ma passion ».
Vous gagnez bien votre vie ? « Oui, je suis satisfaite ».
Bon à savoir : « en tant que fille, je n’ai pas eu de privilèges, papa ne m’a pas fait de cadeaux et j’ai été considérée comme un garçon » !
Interview réalisée par Bruno Diehl
