Sara Vermeersch à 100 à l’heure

A 29 ans, Sara Vermeersch vient de passer un cap symbolique celui des 100 victoires. Une centième acquise le 1er mai dernier à Waregem en selle sur FIRST CONDE. Sara est pour ainsi dire une touche à tout dans le monde du cheval étant passée par plusieurs disciplines. Mais c’est à force d’abnégation qu’elle a accompli son rêve de monter en courses. Championne du Monde Fegentri, désormais jockey professionnel, elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

Sara, quel a été votre parcours ?

Je monte depuis l’age de 6 ans. Ma mère avait un cheval pour le plaisir, c’était du récréatif. Mais j’ai vraiment voulu monter en courses après avoir vu le film Seabiscuit qui a été une révélation en quelque sorte. J’avais alors 10 ans. Toutefois, je n’avais pas de contact avec le milieu des courses. Alors, j’ai un peu tout fait, du dressage, du jumping et du concours complet discipline pour laquelle j’avais acheté un cheval réformé des courses en Angleterre. Mais mon idée était toujours de monter en courses. Je suis donc allée à Waregem où j’ai rencontré Bert Vercruysse et de fil en aiguille je suis allée à Ostende où j’ai rencontré Nino Minner chez qui j’ai commencé à monter. J’avais alors 16 ans et un premier pied dans le monde des courses.

Avant d’être professionnelle, vous avez eu de belles réussites chez les amateurs.

J’ai évolué comme cavalière amateur de 2014 à 2017.  Incontestablement, l’année 2017 restera gravée dans ma mémoire. J’ai en effet disputé le championnat du Monde Fegentri et j’ai été sacrée championne du Monde. J’ai voyagé partout, les Etats-Unis, le Qatar, la Turquie, la Suède, l’Ile Maurice, la Norvège, le Chili, l’Allemagne, la France, l’Italie… Voir tous ces pays et tous ces hippodromes, ces chevaux différents c’était quelque chose. J’ai gagné 7 courses dans ce championnat ce qui m’a donné le titre de championne du Monde. C’est Kévin (N.D.L.R. : Fievez son compagnon) qui m’a convaincu de passer professionnelle. Il m’a dit à juste titre que ce que j’avais vécu en étant championne du Monde chez les amateurs, je ne pouvais pas faire mieux et qu’il fallait partir sur ça. J’ai donc suivi son conseil et je suis passée professionnelle. C’est lui aussi qui m’a donné ma chance et qui m’a fait confiance en me faisant monter. Depuis je ne le regrette pas puisque j’ai gagné plus de 70 courses en 5 ans. En 2018, j’ai bien failli être cravache d’or avec 22 gagnants, le même nombre que Stephen Hellyn mais j’ai été battue car j’avais moins de deuxièmes places.

Quels grand moments ont marqué votre carrière chez les pros ?

Un de mes grands souvenirs en professionnel reste ma victoire avec FRENCH BERE à Deauville. Un cheval comme BARBADOS BOB avec qui j’ai bien gagné 10 courses reste aussi en mémoire tout comme QUIZ EVOLUTION avec qui j’ai passé le poteau en tête à 6 reprises. Ma victoire dans le Prince Rose avec FAMOUS LINE est aussi un grand moment de ma carrière.

Vous restez pluridisciplinaires actuellement.

C’est vrai que j’entraîne les chevaux avec Kévin mais que je travaille aussi chez des entraîneurs de trotteurs comme Hein Van den Hende ou Luc Roelens. C’est un peu à la demande quand ils ont besoin de moi. J’ai d’ailleurs monté quelques courses en compétition au trot mais j’ai arrêté car je n’avais pas beaucoup de montes et la licence était chère pour le peu que je montais.

Comment voyez vous les choses dans 10 ans ?

Je ne me vois pas forcément encore monter en compétition pendant 10 ans. Je me dis que lorsque j’aurai des enfants je vais arrêter de monter en course et faire un autre métier. Mais une chose est sûre, je resterai au contact des chevaux ne serais ce que par l’entraînement.

 

Interview réalisée par Xavier Rouet