Chaque année que cela soit au trot attelé ou au trot monté, le titre est âprement disputé. Si à l’attelé,
Hanna Huygens devance pour le moment Jules Jr Van Den Putte de 4 victoires, l’étrier d’or se dispute depuis
de nombreuses saisons entre Hanna Huygens et Céline Onghena. Déjà sacrée à deux reprises dont
la dernière fois en 2021 (11 succès en 30 montes), Céline Onghena réalise une très belle saison 2023 (9
victoires contre 7 pour Hanna) et un succès ce mardi soir avec GAME SPOKEN (voir même une deuxième
ou troisième place) lui assurerait automatiquement le titre en 2023 puisqu’il ne reste qu’une course au trot
monté à disputer en décembre. À 34 ans, Céline qui compte un peu moins de 230 succès (attelé et monté
confondu) est donc en passe d’être sacrée pour la troisième fois.
Depuis quand montez vous à cheval ?
Je monte à cheval depuis toujours. C’est une histoire familiale puisque mes
grands parents des deux côtés avaient des chevaux. Mon arrière grand père a
même été commissaire de courses à Tongres. J’ai commencé dans les courses
de poneys à 6 ans. Nous allions aux courses avec 7 poneys et durant la saison
nous y étions tous les dimanches. J’ai été deux fois championne au petit champ
entre mes 6 ans et 10 ans. Mon frère Benoit était lui à l’attelé et moi j’étais au
monté. J’ai drivé aussi les poneys à l’attelé mais depuis toujours je préfère monter.
J’ai de supers souvenirs. Nous avions notamment RACKET qui était une
véritable machine.
Pourquoi cette préférence pour le monté ?
Le contact avec les chevaux est différent, on est plus proche d’eux. Avec les chevaux plus compliqués, on arrive
à mieux les canaliser. Avant, il n’était pas rare que je me mettre en selle sans avoir pu essayer le cheval. Je montais
au pied levé. Maintenant, je préfère vraiment essayer les chevaux. Mon
plaisir est de fabriquer les chevaux, de les mettre à ma main et de les faire
progresser. C’est peut-être dû à l’âge aussi. Et puis, il faut avouer aussi qu’au monté la concurrence est moins rude.
Comment s’organise une semaine avec les chevaux ?
Je travaille les chevaux tous les jours en rentrant du travail. Je suis très souvent avec eux à partir de
15h00 mais également tous les week-ends. Nous avons une petite piste et une longue ligne droite à travers
les bois. Nous avons une bonne dizaine de chevaux à la maison. C’est souvent mon père ou mon
frère qui repèrent les chevaux en France. Ils cherchent toujours les chevaux limités pour la France ou qui
sont difficiles. C’est le cas par exemple de GAME SPOKEN que mon père avait repéré en France. Nous
l’avons d’abord essayé à l’attelé. Il est très compliqué et nous l’avons rapidement remis au monté. C’est
un cheval très dur (N.D.L.R. : Déjà 13 victoires en Belgique en 27 sorties).
Quelques souvenirs tout au long de ces années ?
À l’attelé, mon meilleur souvenir reste sans doute ma victoire à Divonne les Bains avec DALERO DE FACQUES (16/08/2018). Nous y étions partis une semaine. Durant ce séjour, la première
course s’était mal passée puis j’avais gagné la deuxième course. J’ai également de très bons souvenirs avec AKABA GRAUX une jument que nous avions loué et qui était très difficile au
début. En la passant au monté, j’ai gagné avec elle à Reims mais elle a aussi gagné à Abbeville et
Arras et elle a pris plus de 80 000 €. Cette saison, je retiendrai surtout mon coup de trois à Tongres, un
hippodrome qui est un peu notre deuxième maison. L’étrier d’or n’est pas une fixation en soit.
J’ai été deux fois étrier d’or en 2006 ou 2007, l’année où mon frère a été champion des apprentis. J’ai
aussi été Etrier d’or en 2021. Je n’y pense pas forcément notamment cette année car je n’étais pas
dans la course au début. Mais ces derniers temps, les victoires se sont enchaînées avec GAME SPOKEN
et plus récemment avec JULIOSCA MANNETOT. Lors de la victoire au monté de cette dernière
à Mons, nous étions allés la chercher à peine 5 jours avant. On ne s’attendait pas trop à gagner car
c’est une jument qui manque encore de force et qui sera surtout un espoir pour l’année prochaine.
D’ailleurs, nous pensions plus à la course suivante celle de Tongres quelques jours plus tard qu’elle
a aussi remporté. Ces deux victoires me permettent d’être devant. Et puis cela fait quelque chose de
battre Hanna, c’est quand même une satisfaction car elle est très forte. Mais il ne faut pas oublier que
pour cela, il faut les chevaux
Un mot pour finir.
C’est vraiment le résultat d’un travail d’équipe que nous faisons en famille. Mes parents, mon frère Benoit,
ma belle sœur le week-end et maintenant mes deux neveux les enfants de Benoît qui sont âgés de 6 ans
et 3 ans participent à l’écurie familiale. Rien ne serait possible sans ce travail d’équipe.
Interview réalisée par Xavier Rouet